Missions des biologistes médicaux : les JIB 2019 vont nourrir le débat !
Sous l’impulsion du Conseil national professionnel de biologie médicale (CNP-BM), présidé par Jean-Louis Pons, un travail commun avec l’Ordre des Médecins et la section G de l’Ordre des Pharmaciens a abouti, en ce printemps 2019, à un document de référence listant les 20 missions principales du biologiste médical. Il s’agit d’un document-socle à partir duquel la profession doit inventer son avenir. Cette question est fondamentale pour les biologistes médicaux qui doivent réaffirmer leur rôle et leur apport pour la santé publique et la prise en charge des patients à l’heure du big bang de la profession. Les JIB 2019 y consacreront une place de choix puisque la séance inaugurale sera consacrée aux nouvelles missions des biologistes médicaux. Avec quelques surprises à la clé.
S’unir autour d’un document de référence
Le décret du 9 janvier 2019 sur le fonctionnement des Conseils nationaux professionnels (CNP) donne à ces derniers la responsabilité de définir les missions, référentiels métiers et recommandations professionnelles, des professionnels de santé.
Mais dès le mois de juin 2018, le Conseil National Professionnel de Biologie médicale décidait de se saisir de cette réflexion, essentiel pour une profession de biologiste médicale en pleine évolution.
Le Conseil National Professionnel, l’Ordre des médecins et la section G de l’Ordre des pharmaciens ont donc travaillé ensemble à l’élaboration d’un document consensuel apte à réunir l’ensemble de la profession, au-delà des différents types d’exercice et des structures qui les accueillent. Défi relevé, puisque ce texte a été signé le mardi 14 mai 2019 par les représentants de toutes les instances de la profession (au nombre de 11) : Académies de médecine et de pharmacie, Ordres des médecins et des pharmaciens, syndicats représentatifs publics et privés, réunis au CNOM pour la circonstance.
La Biologie médicale est ainsi devenu l’une des toutes premières spécialités à se doter d’un tel outil pour défendre la spécificité de son exercice professionnel.
Une base de réflexion pour l’avenir
Ce document définit le périmètre des missions et des compétences médicales de l’exercice personnel du Biologiste médical. Il a été largement diffusé aux instances officielles et aux tutelles.
Il va servir de base de réflexion dans de nombreux domaines : formation initiale, formation continue, maintien des compétences, critères de certification, évolution du métier et des modes de rémunération…
Il a aussi pour but de donner la position du Conseil national professionnel sur ce que doivent être les relations d’un biologiste médical avec les tutelles, les patients, ses confrères, et les tiers en général. Il se veut également une base essentielle de la transformation de la profession vers la médicalisation voulue par le législateur, et indispensable au développement d’une Biologie médicale de qualité au service du patient.
Enfin, il se veut un outil montrant l’attractivité de la profession pour les jeunes et les internes qui se posent des questions sur leur avenir professionnel.
Les JIB ne pouvaient que relayer le fruit de ce travail collectif et contribuer à la réflexion pour l’avenir. L’innovation passe aussi par la réinvention de la profession ! C’est la raison d’être de la séance inaugurale qui apportera de nouvelles données exclusives pour nourrir le débat. Rendez-vous le jeudi 21 novembre à 9h30 pour les découvrir en exclusivité !
Les 20 missions
- Assurer la conduite et l’expertise médicale du diagnostic biologique.
- Être un acteur de la prévention et de la promotion de la santé en particulier dans le dépistage.
- Être le gestionnaire et le garant du dossier biologique du patient.
- Organiser la prise en charge du patient au sein du laboratoire de biologie médicale.
- Maitriser et garantir la juste prescription et la pertinence des examens de biologie médicale.
- Valider les résultats de biologie médicale et les interpréter contextuellement, préciser et confirmer le diagnostic médical.
- Assurer le colloque singulier avec le patient, vérifier la bonne compréhension des informations communiquées au patient.
- Assurer les échanges avec les professionnels de santé notamment dans le parcours de soins du patient.
- Participer à la mise en place et au suivi du traitement : mission d’éducation thérapeutique du patient et conseil thérapeutique.
- Maîtriser les contraintes et les performances de l’examen de biologie médicale.
- Assurer la permanence des soins et les urgences biologiques.
- Assurer ou être associé à la maitrise et l’évolution du laboratoire de biologie médicale en toute indépendance.
- Organiser le management de la qualité du LBM.
- Entretenir et perfectionner ses connaissances et pratiques professionnelles.
- Produire et exploiter des données scientifiques et professionnelles, analyser et améliorer les pratiques professionnelles, contribuer aux innovations biotechnologiques et bio-informatiques.
- Participer à la formation en biologie médicale des internes, étudiants, stagiaires et des autres professionnels de santé.
- Participer à l’activité d’expertise et de recours (CNR, …).
- Participer aux instances médicales et administratives des établissements de santé.
- Participer aux missions transversales (hémovigilance, identitovigilance, réactovigilance, AMP vigilance, maladies à déclaration obligatoire, CLIN, …) et institutionnelles (prise en charge de la délivrance des produits sanguins labiles.
- Participer aux structures pluri professionnelles (public/privé), qui ont vocation à prendre en charge la santé du patient et de la population.
Le Professeur Jean-Michel Halimi est néphrologue, Chef de service au CHU de Tours. Il travaille étroitement avec les biologistes médicaux hospitaliers et libéraux dans le cadre du dépistage et du suivi des patients atteints d’Insuffisance rénale chronique (IRC). Pour lui, l’innovation en biologie doit autant favoriser le dialogue entre le biologiste et le médecin que des rendus de résultats qui améliorent la fiabilité du diagnostic.
Le dépistage et la prise en charge des patients atteints d’Insuffisance rénale chronique (IRC) feront l’objet de deux rendez-vous lors du Congrès :
- L’un s’interrogera sur le fait de savoir si la créatinine plasmatique sera encore le gold standard demain ?
- Le second permettra de découvrir les dispositifs mis sur pied par les URPS de biologistes Centre-Val de Loire et PACA avec les médecins pour optimiser le dépistage et le suivi de l’IRC.